Quels enjeux pour les élections européennes de 2024 ?

©Photo de Frederic Köberl sur Unsplash


Les prochaines élections européennes se dérouleront du 6 au 9 juin 2024. 

Les électrices et les électeurs français·es sont appelé·s aux urnes le dimanche du 6 au 9 juin 2024 selon les nations pour élire leurs 81 représentant·es - sur un total de 720 eurodéputé·es - qui siègeront pendant 5 ans au Parlement Européen. 

La crise démocratique qui s’installe en France, à l’image de ce qui se passe dans de nombreux pays à travers le monde, met à jour ce que nous avons analysé depuis longtemps : si nous n’apportons pas une réponse réelle aux enjeux écologiques, sociaux et démocratiques, l’illibéralisme tel que proclamé par V. Orban s'installera. 

Partout en Europe et dans le monde, que ce soit avec Geert Wilders aux Pays-Bas, Javier Milei en Argentine, Donald Trump aux Etats-Unis d’Amérique, ou Giorgia Meloni en Italie nous voyons émerger de nouvelles attaques contre les libertés et les droits fondamentaux. Si nous voulons résister aux forces de la haine qui montent partout, nous avons le devoir d’être uni·es dans la diversité. 

Ce qui est en jeu, en plus de l’habitabilité de la Terre, c’est bien la préservation d’une société qui permette l’émancipation individuelle, la liberté, la justice, l’égalité des droits et la démocratie. Mais c’est avant tout la préservation de la vie sur notre planète qui est en jeu lors de cette cruciale élection supranationale. 

Alors que le président de la République demande une “pause” des réglementations européennes, pour répondre aux exigences du néolibéralisme mais aussi rallier les Français·es séduit·es par les nationalismes. Nous le réaffirmons, l’Union européenne est le dernier rempart pour agir à la bonne échelle face aux défis environnementaux, protéger les citoyennes et citoyens et garantir à nos enfants un monde vivable. 

Nous devons défendre une Europe du vivant. Il faut engager la sortie de la civilisation des toxiques, reconnaître les droits de la Nature, et adopter un traité environnemental qui fasse de la protection du vivant la règle inaliénable. Une pause réglementaire est un suicide collectif, l’inaction climatique et environnementale de nos politiques nationales et supranationales fait des ravages chaque jour sur l'ensemble de la planète.

Si nous ne sommes pas en mesure d’envoyer siéger une force écologiste puissante lors de la prochaine mandature, alors le Green Deal est condamné. Il est pourtant plus que jamais primordial.   

Nous sommes profondément Européen·nes et refusons que la campagne des élections européennes de 2024 soit lue seulement comme une élection intermédiaire en vue de la présidentielle de 2027. Cette présidentialisation de la vie politique est mortifère et ne correspond pas à la cohérence du projet politique que nous défendons. Nous prenons l’engagement de ne pas nous tromper d’adversaire dans ces élections européennes. 

Nos adversaires, ce sont, différemment, Emmanuel Macron et Renaissance d’un côté, et le Rassemblement national d’un autre. Nous ne jouerons pas au jeu des sept différences avec nos partenaires de la NUPES et prenons l’engagement de faire une campagne centrée sur le projet que nous portons, une campagne positive et enthousiasmante comme l’attendent les Françaises et les Français. C’est d’ailleurs cette stratégie qui permettra d’avoir le plus grand nombre de député·es européen·nes écologistes et de gauche au Parlement européen. Le mode de scrutin de liste à la proportionnelle de cette élection favorise une offre de projets cohérents, en permettant à chacune des familles politiques de l’écologie et de gauche de se présenter sous ses couleurs avec un projet clair, visant des électorats différents mais complémentaires, permettant d’additionner nos forces par la suite.

Ces élections fixeront les contours du rapport de force politique au Parlement européen, dans un moment charnière pour l’histoire européenne, qui est confrontée aux grands périls des guerres, du dérèglement climatique, de l’explosion de la précarité́.