Les Écologistes se réjouissent de l’investiture de la première présidente du Mexique

Ce 1ᵉʳ octobre 2024, Claudia Sheinbaum, ancienne maire de Mexico, membre du Mouvement pour la régénération nationale (Morena), comme Andrés Manuel López Obrador, (AMLO) à qui elle succède, a été investie présidente des États-Unis mexicains. Leur parti, avec ses alliés de la coalition « Continuons de faire l'histoire », le Parti du Travail (PT) et le Parti Vert et Écologiste du Mexique (PVEM), a largement remporté les élections du 2 juin, en obtenant la majorité absolue des sièges des deux chambres parlementaires et le contrôle de 24 des 32 États. 

L’imposante victoire de Claudia Sheinbaum est doublement historique. C’est la première fois en un siècle qu’une personnalité de gauche succède à une autre à la présidence de la République, et c’est surtout la première fois que c’est une femme. 

Mais ces élections fédérales ont aussi été les plus violentes et les plus meurtrières du pays. Plus d’une trentaine de candidat·es ont été tué·es durant la campagne. Cela souligne  le premier défi auquel sera confrontée la future présidente, celui de la sécurité dans un pays miné par une violence endémique liée au crime organisé et au narcotrafic. On compte, depuis 2006, début de la guerre contre la drogue, près de 110 000 disparus et plus de 440 000 meurtres, Cette violence touche particulièrement les femmes, avec l’un des  taux de féminicides les plus élevés au monde : selon l’ONU, entre 9 et 10 femmes sont assassinées chaque jour.  

Les Écologistes espèrent que la lutte contre les féminicides et pour une égalité réelle entre hommes et femmes sera autrement plus ambitieuse que ne le montraient ses promesses de campagne. Par exemple, l’application effective de certains droit, tel l’accès à l’avortement, pourtant reconnu par la Cour Suprême.   

Pour une telle politique, il lui faudra aussi  affronter un développement économique meurtrier, qui exploite particulièrement les femmes, comme dans les tristement célèbres Maquiladoras, spécialisées dans la sous  sous traitance à la frontière des États-Unis. Ou encore, la captation de la culture mexicaine originelle du maïs par l’agro industrie nord américaine,  poussant les agriculteurs à l’exil en abandonnant leurs familles…  

Les Écologistes saluent les ambitions affichées en matière de santé, d’éducation, de lutte contre les discriminations et contre la corruption. Et, avec la volonté d’en finir  avec une politique néolibérale, dominant le pays durant des décennies,  d’opérer un retour de l’État et des services publics en poursuivant la  feuille de route progressiste initiée par AMLO.  

Les Écologistes se réjouissent que la nouvelle présidente soit une ancienne scientifique du GIEC, dont elle a co-rédigé le 4ème rapport, en 2007.  Mais s’inquiètent d’une probable poursuite de la politique de son prédécesseur en matière d'énergies fossiles (rente pétrolière) ainsi que de méga-projet écocidaires, dont le  ferroviaire Maya, dans la péninsule du Yucatan, qui menace gravement les peuples  autochtones  ( cénotes), la flore et la faune.   

Au moment où le Mexique connaît une sècheresse d’une ampleur inédite et est confronté à un ouragan particulièrement meurtrier, Les Écologistes souhaitent que la nouvelle présidente mette les questions environnementales et climatiques au cœur  de sa politique, en réalisant le volet écologique de son programme, notamment les importants investissements annoncés dans la transition énergétique.  

Mais, les Écologistes  rappellent que cela exige une refonte  radicale  des relations économiques inégalitaires entre Nord et Suds, dont les accords commerciaux. Et un versement effectif de  l’aide financière prévue par le Fonds vert pour le climat dont la Cop de 2023 a rappelé qu’elle était indispensable pour la survie de l’humanité. 

 Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales La commission transnationale des Écologistes