Une victoire et de nombreux nouveaux Conseiller.es des Français de l’étranger pour Europe Écologie les Verts

Les élections des Conseiller.es des Français de l´étranger se sont déroulées par vote électronique du 21 au 26 Mai, et aux urnes les Samedi 29 et Dimanche 30 Mai dans le monde entier. Ces élections sont certainement parmi les moins connues et médiatisées, alors même qu’elles concernent quelques 2 millions de Français.es résidant à travers le monde. Elles sont un moment important de démocratie pour ces résidant.es hors de France, et permettent l’élection de conseiller.es de terrain qui ont pour fonction: de suivre le travail des services publics français à l’étranger – consulats, ambassades, lycées français ; de participer à l’allocation de bourses scolaires et sociales ; d’élire les 12 sénateur.ices des Français établis hors de France.

Le taux de participation à ces élections est resté stable, autour de 15%, malgré le contexte pandémique qui aurait pu détourner beaucoup du scrutin. La grande majorité des votant.es a utilisé le vote électronique. Ce taux de participation traduit la connaissance de ces élections par un même noyau de Français.e.s, assez au fait de la politique, des élus en place et des étiquettes.  

Comme pour les municipales, les résultats indiquent qu’il y a une prime aux sortants malgré un bilan maigre quant aux avancées obtenues par les conseillers consulaires. De manière générale, les proportions gauche-droite sont conservées depuis 2017 avec autour de 150 élus pour la gauche et le reste pour la droite (dont LREM & ASFE).

LREM n’a pas grignoté sur l’électorat de gauche mais plutôt sur la droite traditionnelle des Français de l’étranger plutôt conservateurs modérés. Elle s’est implantée dans les grands centres urbains de la même façon qu’en France (Singapour, Londres, Luxembourg, NYC…).

La révolution copernicienne est l’ajustement à l’intérieur de ces blocs. On assiste à une poussée de la gauche écologiste, au détriment du PS et de FdM sans toutefois renverser la table. La dynamique est forte mais progressive. La plupart du temps, ce sont les listes en union des gauches ou de plusieurs partis de gauche qui arrivent en tête, ce qui pousse à renouveler ce scénario pour les prochains scrutins. Des circonscriptions sont perdues, souvent de peu, du fait de la présence de plusieurs listes de gauche. Un large rassemblement, qui reste un défi mais pourrait se transformer en opportunité, permet de penser que la gauche peut progresser dans la présence du nombre d’élus des Français de l´étranger pour les prochaines échéances. 

L´urgence écologique est désormais au coeur des débats et engagements politiques, et était très présente dans les titres et professions de foi sur tout l’échiquier politique de ces élections consulaires. Les écologistes, ayant anticipé depuis longtemps les défis écologiques à venir, apportent des solutions sociales et sociétales concrètes que les autres forces politiques commencent à peine à appréhender.

Une satisfaction pour tous, la présence du Rassemblement National reste microscopique à l’étranger, ne correspondant en rien aux Français et Françaises ayant fait le choix de partager avec l’autre, avec le citoyen national dans le pays dans lequel il vit. Enfin, malgré des prérogatives très réduites de ces élus, il y a eu pléthore de candidats. On en conclut rapidement qu’au-delà du mandat proprement dit, très limité en lui-même, il s’agit plutôt de constituer des écuries sénatoriales.

Du côté des écologistes, l’inusable slogan « Penser global, Agir local » revêt dans ce mandat sa pleine signification, du mandat « d’informés » de la mandature précédente, nous souhaitons devenir des « conseillers » à part entière, évidemment, des conseillers des Français de l’étranger!

Plus information sur les évolutions locales de ces élections ici.

Du Japon au Canada, en passant par la Belgique et le Kenya: les résultats des élections consulaires, circonscription par circonscription

Belgique:

Les Verts Français•es se placent 2e du scrutin à seulement 58 voix de la liste LREM (23,05%), avec 22,6%, et très loin devant le 3e, l’alliance du Parti Socialiste, Génération·s et le Parti Communiste avec seulement 14,05%, ou la France Insoumise avec 7,44% Ce score est révélateur d’un certain nombre de tendances de fond sur le plan politique :
  • Tout d’abord, on constate que « la vague verte », loin de s’affaiblir, se renforce. Au coude à coude avec LREM, et plus de 8 points devant le PS et 15 points devant la France Insoumise, Europe Écologie
  • Les Verts s’impose comme la force de l’alternative et de rassemblement à gauche.
  • A contrario, La République En Marche continue de perdre de son influence ici en Belgique par rapport à son score de 2018, et les partis de droite et réactionnaires sont empêtrés dans leurs divisions. On se félicite que le Rassemblement National reste toujours autour des 5% en Belgique malgré une batterie d’assistant•es au Parlement européen très présent•es sur leur liste.
  • Enfin, les écologistes et les gauches représentent pratiquement 45% des suffrages exprimés en Belgique, ce qui augure de fructueuses pistes de travail commun.

Luxembourg

La circonscription de Luxembourg a vu s’affronter 7 listes différentes dont deux à gauche, une liste d’union EELV/LFi/CISE et une liste FdM/PS. Traditionnellement marqué à droite, la circonscription n’a pas manqué à sa réputation en faisant reculer de 10% le vote de gauche, par rapport à 2014, si l’on totalise les voix obtenues par les deux listes. Une liste pseudo écologiste issue du centre droit à pu tromper l’électeur qui y a apporté ses voix à presque 10 %. La liste conduite par Alexandre Chateau-Ducos, Co-secrétaire de la région EELV Hors de France, est arrivée en 3ème position, à 15 %, à 1 voix de la seconde liste UDi et rate ainsi l’élection d’un déléguée consulaire.
 LREM arrive en tête avec 25 % et rafle 2 conseillers et 1 délégué, LR récupérant le dernier siège de conseiller. Une déception quant à l’échec d’une liste de grand rassemblement à gauche qui aurait pu faire jeu égal avec LREM.

Japon:

Au Japon, la liste d’union PS, LFI, EELV, PRG réalise un score de 32.51% et arrive seconde derrière la liste de droite. Elle obtient un poste de conseiller attribué à François Roussel. Par circonscription, notre liste arrive première sur Kyoto, qui est traditionnellement plus marquée à gauche que la circonscription de Tokyo. Les équilibres politiques sont stables : la droite avec la REM représentent 55% des votants, soit un total pour la gauche (notre liste d’union plus 2 listes concurrentes) de 45%.

Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, notre score de 17.3%, juste derrière la liste LaREM (20.0%) et la liste UDI (17.9%), nous permet de multiplier notre nombre d’élu.e.s par 4. Nous dépassons ainsi toutes nos espérances en tant que nouvelle liste avec un binôme, Rémi et Isabelle, se présentant pour la première fois ! Nous obtenons 2 Conseiller.e.s sur 9, qui veilleront à ce que l’écologie soit à l’agenda des conseils consulaires. Nous obtenons également 2 Délégué.e.s (sur 12), qui pourront voter lors des élections sénatoriales.