Face aux propos climatosceptiques de Stéphane Vojetta, les Écologistes défendent la science

Les récentes publications de Stéphane Vojetta, député sortant déclaré inéligible et soutien affiché de Nathalie Coggia, sur son compte X, remettent en cause le changement climatique et son origine humaine tout en vantant les prétendus mérites économiques de la méthode Milei en Argentine. Ces positions climatosceptiques et ultralibérales, directement inspirées des discours d’extrême-droite, sont dangereuses. Nous les réfutons fermement sur la base de données scientifiques solides et rappelons que la crise climatique et sociale exige des réponses responsables, pas des slogans importés du modèle autoritaire argentin.

Le dérèglement climatique est une réalité scientifique, et ses causes humaines ne sont plus à démontrer. Dès les années 1970, le scientifique Syukuro (Suki) Manabe fut l’un des premiers à démontrer, grâce à la modélisation climatique, que l’augmentation des gaz à effet de serre liée aux activités humaines provoquerait un réchauffement global de la planète. En contradiction des propos de Stéphane Vojetta, les travaux du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) confirment ce constat : si nous ne nous attaquons aux émissions toujours croissantes d'émissions de gaz à effet de serre, la température moyenne mondiale augmentera entre 1,5 °C et 4,5 °C au cours de ce siècle.
L’alerte est donnée. Nier cette réalité est extrêmement dangereux pour l’avenir de notre planète, pour l’humanité et pour toutes les générations futures.

Météo et climat : une distinction essentielle

Avant d’aller plus loin, rappelons une différence fondamentale :

  • La météo correspond à l’étude des phénomènes atmosphériques à court terme, pour prévoir le temps qu’il fera demain ou la semaine prochaine.
  • Le climat, lui, se définit comme l’étude statistique des conditions atmosphériques sur de longues périodes (en général 30 ans). En d’autres termes, c’est « le temps auquel on peut s’attendre » dans une région donnée.

Les causes du dérèglement climatique

Les scientifiques identifient plusieurs facteurs naturels qui influencent le climat :

  • La concentration naturelle en gaz à effet de serre de l’atmosphère qui résulte de cycles bien identifiés ;
  • Les variations de l’ énergie solaire reçue par la Terre ; 
  • Le volcanisme et ses émissions massives de particules, ainsi que d'autres émissions de gaz ou particules diverses.

Cependant, ces facteurs naturels ne suffisent pas à expliquer la rapidité et l’ampleur du réchauffement actuel. Les données climatiques montrent que, si de tels phénomènes ont bien façonné le climat de la Terre dans le passé, le rythme de réchauffement observé depuis le début de la révolution industrielle est sans précédent depuis au moins 10 000 ans.

Les causes humaines du dérèglement climatique

Depuis le début de l’ère industrielle, la concentration de CO₂ dans l’atmosphère a augmenté de plus de 40 %. La combustion à grande échelle de matériaux fossiles comme le charbon, le pétrole ou le gaz qui a commencé avec la révolution industrielle est la source d'émissions de CO₂ toujours croissantes : nos activités humaines représentent aujourd’hui l'émission de 40 milliards de tonnes de CO₂ chaque année - qui seraient autrement absentes de l'atmosphère. Le CO₂ est mesuré directement depuis les années 1960, et son évolution passée est connue grâce à l’analyse des bulles d’air piégées dans les calottes glaciaires  ou encore des sédiments marins.

Ces émissions perturbent gravement l’équilibre énergétique de la Terre, provoquant :

  • le réchauffement de la température moyenne à la surface de la terre,
  • l’acidification des océans,
  • la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes,
  • la disparition massive d’espèces vivantes.

D’autres gaz à effet de serre amplifient cette dynamique, notamment :

  • Le méthane (CH₄) issu de l’agriculture et de l’élevage, de l'extraction des combustibles fossiles, et du traitement des déchets,
  • le protoxyde d’azote (N₂O) lié entre autres à l’usage de fertilisants,
  • des gaz industriels complexes comme les réfrigérants fluorés.

L'augmentation inefficace de la consommation d'énergie pour soutenir un système industriel de plus en plus globalisé et inégalitaire est à l'origine de ces émissions.

Des impacts déjà visibles

Les effets du dérèglement climatique sont déjà une réalité pour de nombreuses personnes, et notamment les plus vulnérables :

  • canicules extrêmes et de plus en plus fréquentes en Europe, qui favorisent notamment les incendies,
  • élévation du niveau des mers,
  • fonte accélérée des glaciers et des calottes polaires,
  • inondations multiples ou encore ouragans de plus en plus violents.

La péninsule Ibérique est particulièrement touchée par ces effets et devient un véritable « laboratoire du réchauffement climatique ». La méditerranée est l'une des zones qui se réchauffe le plus rapidement au monde.
Depuis 1977, les études scientifiques établissent sans équivoque la relation de causalité entre nos émissions de gaz à effet de serre et ces bouleversements.

Un devoir collectif

Face à cette urgence, nos représentantes et représentants politiques ont un rôle essentiel à jouer pour accompagner la transition de tous et de toutes (citoyen⸱nes, entreprises, collectivités, etc...), mettre en place les outils et politiques nécessaires, financer l'innovation ou encore interdire les pratiques plus destructrices.

Le temps n’est plus à l’inaction ni au doute : il est de notre responsabilité de transformer nos modes de production, de consommation et d’organisation collective pour préserver la continuité de la vie sur Terre.

Les Écologistes Hors de France réaffirment que lutter contre le dérèglement climatique, c’est protéger notre planète, notre avenir et celui de toutes les générations futures.